LA GENÈSE
J’ai depuis toujours aimé entendre les témoignages de mes aînés.
En 2008-2009 nous avons tourné avec Sandro Lucerna la vie de ma cousine, Lucie Vareille, au fil des saison. Un documentaire est né, « Lucie, Après Moi Le Déluge » autofinancé par la maison de production grenobloise CINEDIA. Le succès a été imprévisible et ce film a fait le tour de France et des médias.
En parallèle, je vivais dans un village près de Grenoble, à Murianette et j’étais triste de constater le manque d’interactions entre les aînés du village et les enfants. « Si près mais si loin ». Que nos vies étaient trop « pleines » pour prendre le temps de s’arrêter et que les enfants n’avaient aucune occasion de rencontrer leurs ainés, leurs voisins qui ont tant à partager !
Étant réalisatrice, l’outil vidéo me semblait un moyen ludique pour sensibiliser les enfants et les amener vers ce leurs ainés. Pour éveiller leur curiosité, et pour créer un lien affectif. Au-delà de la rencontre qui en soi est déjà précieuse, la vidéo permet de graver dans le marbre une mémoire singulière et de tisser une carte de la mémoire collective. En valorisant l’histoire de ces personnes, qui ne sont finalement « que des enfants depuis plus longtemps que les autres, ils deviennent les protagonistes d’un film, l’objet d’attention de tout un village, d’une agglomération lorsqu’ils passent à la télé ! Tout cela participe à les sortir de leur isolement, à les rendre fiers et à se sentit utiles.
De ce projet local, je souhaite aujourd’hui faire un concept universel avec d’autres réalisateurs sensibles à la question de l’intergénérationnel, à la transmission.
Que toute l’énergie qui a été mise au service de cette première série puisse servir à développer, à faire d’autres saisons, en Isère ou ailleurs !
Sophie Loridon